Résumé
Coupable d’avoir laissé s’éteindre le feu sacré tandis qu’elle déclarait son amour au général Licinius, Julia doit être enterrée vivante. Son exécution est cependant interrompue par une intervention divine qui embrase de nouveau l’autel et absout la victime. La simplicité de l’intrigue de La Vestale de Gaspare Spontini connaît un succès retentissant en 1807 grâce au traitement magistral de la psychologie des personnages et à la transparence des allusions politiques (Licinius n’étant autre que l’allégorie de Napoléon Bonaparte lui-même). Plus qu’un ouvrage de propagande, la partition s’impose comme l’un des traits d’union entre la tragédie lyrique d’Ancien Régime et le futur grand opéra à la française, anticipant même le bel canto de Bellini. Centrée sur le personnage de Julia, l’œuvre exige une soprano d’exception pour l’interpréter. Après la créatrice, Caroline Branchu – « la tragédie lyrique incarnée », selon Berlioz – et Maria Callas, en 1954 à La Scala, Marina Rebeka s’empare avec maestria d’un rôle qui semble taillé pour ses impressionnants moyens vocaux, soutenue par l’énergie et la précision des instruments historiques des Talens Lyriques placés sous la direction de Christophe Rousset. La partition s’en trouve ainsi véritablement révélée.